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La Croix, le 13/11/2018
François d’Alançon, envoyé spécial à Munich (Allemagne)
REPORTAGE La capitale de la Bavière compte environ 100 000 musulmans et 10 000 juifs, une diversité culturelle à laquelle une partie de la population ne semble pas préparée.
ZOOM
Un vendredi, au numéro 16 de la Hotterstrasse. L’imam Belmin Mehic dirige la prière au premier étage, une sourate, suivie de quelques versets du Coran. Au milieu du mur blanc, on aperçoit les deux clochers à bulbe de la Frauenkirche, la cathédrale Notre-Dame, emblème de la capitale de la Bavière.
Depuis deux ans, le Forum de Munich pour l’islam (MFI) loue le bâtiment au cœur de la vieille ville. « Nous sommes la seule mosquée dans le centre-ville, où travaillent de nombreux musulmans, déclare le religieux. Au début, nous avons accueilli jusqu’à 400 fidèles à la prière du vendredi, beaucoup plus que ne pouvait accueillir notre salle de prière. » Pour se conformer à la réglementation en matière de sécurité et de lutte contre les incendies, le MFI a dû fermer les locaux pendant plusieurs mois en 2017, avant de rouvrir en limitant les entrées à 80 personnes.
Belmin Mehic, 29 ans, originaire de Zavidovici en Bosnie, a pris ses fonctions en 2015, sous la houlette de Benjamin Idriz, président du Forum de Munich pour l’islam et imam de la mosquée de Penzberg, à 50 km au sud de la capitale bavaroise. Très présent dans le débat public allemand sur l’islam et l’immigration, engagé dans le dialogue interreligieux, Benjamin Idriz, 46 ans, rêvait de faire à Munich, en plus grand, ce qu’il a réalisé à Penzberg en 2005 : construire une mosquée, à laquelle s’ajouteraient une académie de formation des imams et un musée sur l’histoire de la présence musulmane en Europe.
« Les hommes politiques n’ont pas saisi l’importance de ce projet »
Le projet, d’un montant de 40 millions d’euros, a reçu le soutien « politique » de la ville de Munich et des principaux partis représentés à l’assemblée municipale, mais il a très vite buté sur un obstacle : le financement. Pas question pour la ville de construire une mosquée, disait-on à la mairie, ce serait contraire au principe de neutralité des institutions étatiques inscrit dans le « Grundgesetz », la Loi fondamentale de 1949. Depuis la crise des réfugiés de 2015, la montée du sentiment antimusulman et la succession des échéances électorales, fédérales en 2017 et régionales en 2018, n’incitent pas les élus à prendre des risques.
Entre-temps, l’imam Idriz a sollicité sans succès l’émir de Charjah, Sultan Bin Mohammed Al Qasimi, qui avait financé la construction de sa mosquée à Penzberg, l’émir du Qatar cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani et des donateurs privés en Arabie saoudite. « Notre condition, c’est que les donateurs, quels qu’ils soient, ne cherchent pas à exercer une influence et cela complique les choses », affirme Stefan Jakob Wimmer, professeur à l’université de Munich et membre du conseil d’administration du MFI. « Les hommes politiques n’ont pas saisi l’importance de ce projet, non seulement pour les musulmans, mais pour l’ensemble de la société. »
« Certains lobbys ont peur de perdre leur influence politique »
Munich, peuplée de 1,5 million d’habitants, compterait plus de 100 000 musulmans et une quarantaine de mosquées. Benjamin Idriz, 46 ans, natif de Skopje, dans l’ex-Yougoslavie, arrivé à Penzberg en 1994, auteur d’un livre intitulé Grüß Gott, Herr Imam ! (« Bonjour M. l’Imam »), entend promouvoir un islam européen, germanisé et compatible avec la démocratie, l’État de droit, l’égalité homme-femme et le pluralisme.
Dans la communauté musulmane, certaines associations islamiques plus conservatrices voient d’un mauvais œil cet islam « libéral » qui utilise la langue allemande, sans tenir compte du pays d’origine des fidèles ou faire allégeance à un gouvernement étranger. Un modèle aux antipodes de Ditib, l’organisation musulmane turque, bras religieux du pouvoir à Ankara, qui contrôle près de 900 lieux de culte en Allemagne, ou de l’organisation turco-islamique Milli Görus, proche des Frères musulmans.
« Certains lobbys ont peur de perdre leur influence politique », commente Erkan Inan, 43 ans, directeur du marketing dans une entreprise de logistique et membre élu du conseil consultatif sur l’immigration de la ville de Munich. Ce fils de Gastarbeiter (« travailleurs invités ») turcs, né à Munich, se présente comme « un musulman munichois avec des racines turques ». Ni l’islam ni la Turquie n’ont joué un rôle majeur dans sa petite enfance.
Une campagne d’information contre les préjugés et le racisme
Placé dans une famille d’accueil, Erkan Inan a vécu six ans à Reichertshausen, un village de 5 000 habitants en Haute-Bavière, élevé par une veuve bavaroise et catholique, avant de retrouver à Munich ses parents, la langue turque et un système scolaire qui l’a renvoyé à sa différence. La religion musulmane devint alors pour l’adolescent une patrie spirituelle, lui apportant la stabilité et la certitude de ne pas être seul.
« J’appartiens à une génération assise entre deux chaises. Je me sens chez moi à Munich mais j’ai toujours le sentiment de ne pas être totalement accepté comme quelqu’un d’ici », explique Erkan Inan, prêt, aujourd’hui, à demander la nationalité allemande, une démarche impliquant l’abandon de sa nationalité turque. « Je veux, dit-il, obtenir le droit de vote et ressentir pleinement ce que je suis. »
La Bavière au-delà des clichés
Erkan Inan fait partie des huit résidents choisis par la ville pour une campagne d’information, lancée quelques jours après les élections législatives régionales du 14 octobre, sous le slogan « Je suis un Munichois – Je suis musulman ». L’initiative se veut une expression de solidarité, à un moment où les musulmans sont confrontés aux préjugés, au racisme et à des déclarations hostiles, sinon à des attaques.
Les huit habitants, âgés de 25 à 70 ans, décrivent leur lien avec Munich et le sens de leur appartenance à l’islam sur des cartes postales distribuées gratuitement dans des associations de quartier et des bibliothèques. Certains sont nés dans la capitale bavaroise, d’autres sont originaires de Tunisie, du Maroc ou du Burkina Faso. « La présence musulmane remonte aux années 1960 et nous avons une longue pratique de coexistence », assure Jens Haudörfer, président du BKDJ, l’organisation de la jeunesse catholique en Bavière. « Certains ont peur du changement culturel, mais c’est une réalité depuis longtemps, notre identité n’est pas monolithique. »
Selon une étude réalisée en 2016 par l’Institut de sociologie de l’université de Munich, près de la moitié des Munichois interrogés se déclarent moyennement (31 %) ou fortement (18 %) en accord avec des propos antimusulmans. « L’Allemagne disparaît, le livre de l’économiste Thilo Sarrazin publié en 2010, a libéré le discours islamophobe et le racisme antimusulman », souligne Miriam Heigl, politologue et responsable du centre pour la démocratie, créé par la mairie en 2008, pour lutter contre l’extrémisme et le racisme. « Le seuil d’inhibition de la violence ou de la haine contre les minorités a considérablement diminué. »
Résurgence de l’antisémitisme
Autre tendance soulignée par l’enquête, la résurgence de l’antisémitisme, un sujet d’inquiétude pour la communauté juive. « L’antisémitisme montre plus ouvertement son visage, en particulier sur Internet et les réseaux sociaux », confirme Jan Mühlstein, cofondateur et président de Beth Shalom, la communauté juive libérale de Munich. « L’antisémitisme classique, lié à la droite et l’extrême droite, coexiste avec un antisémitisme anti-israélien à gauche et dans la population immigrée d’origine turque et arabe. »
Assis à ses côtés dans la cafeteria du musée juif, sur la Jakobsplatz, en face de la synagogue inaugurée en 2006, Erkan Inan reconnaît l’existence d’un antisémitisme musulman, même si le phénomène touche, selon lui, l’ensemble de la société. « Munich a une longue histoire de violence et de racisme, insiste-t-il. Deux élites cohabitent en parallèle, l’une très conservatrice et d’extrême droite, l’autre très libérale et civiquement engagée. »
Dans son bureau dans le sud de la ville, Tom Kucera, le rabbin de Beth Shalom, se demande s’il aurait aujourd’hui la même motivation qu’en 2015, quand sa communauté a accueilli 15 enfants réfugiés non accompagnés. « Je serai probablement plus prudent, partagé entre l’impératif éthique de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin et la crainte de les voir un jour se retourner contre nous. »
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À Munich, le quart de la population est d’origine étrangère
Munich est la troisième ville la plus peuplée d’Allemagne avec 1 540 000 habitants. Le quart de sa population (26 %) est d’origine étrangère, le groupe le plus important étant constitué de personnes originaires d’ex-Yougoslavie.
Au 31 décembre 2017, 421 832 ressortissants étrangers résidaient dans la ville, dont 50,7 % étaient des citoyens d’États membres de l’UE. Les Turcs arrivent en tête (37 998), devant les Croates (36 655), les Italiens (27 060), les Grecs (26 360), les Autrichiens (20 990). Suivent les Polonais, les Roumains, les Serbes, les Bulgares et les Kosovars. Parmi les ressortissants étrangers originaires d’Asie ou du Moyen-Orient, les plus nombreux sont les Afghans (7 234) devant les Irakiens et les Syriens.
Plus de la moitié (55,5 %) des habitants de Munich n’est affiliée à aucun groupe religieux. Au 31 décembre 2017, la ville comptait 31,8 % de catholiques, 11,4 % de protestants et 0,3 % de juifs tandis que 1 % adhère à d’autres confessions chrétiennes.
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