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Le Monde, le 08/04/2018
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
LETTRE D’ISTANBUL
Fondé en 2014 par Omar Beraktar, un photographe syrien, le café-galerie d’art Arthere, sur la rive asiatique d’Istanbul, accueille des artistes syriens naufragés de la guerre, qui cherchent à se reconstruire.
Une fois le bateau à quai, terminus Kadiköy sur la rive asiatique d’Istanbul, il faut tourner à  gauche et s’engouffrer dans la rue Beydagi pour trouver le café-galerie d’art Arthere. En ce samedi de mars, propice à la flânerie et aux rencontres, l’endroit ne désemplit pas.
Sur le trottoir, un groupe de jeunes peintres discutent, un verre à thé de forme arrondie à la main. Dans la salle, où le poêle à bois n’a plus besoin d’être alimenté tant le soleil chauffe à  travers les baies vitrées, des architectes installés autour de la grande table discutent d’un projet. L’oreille rivée à son portable, la graphiste Öykü Dogan, une permanente, est occupée à l’organisation d’une exposition. Des visiteurs de passage venus jeter un œil sur les dessins et les toiles exposées cherchent « le serveur ». Ils veulent des cafés.
« VHR », une œuvre d’Asmar Tiba. ARTHERE 2014
« Ici, chacun se sert », explique Omar Beraktar de sa voix douce, en montrant le coin cuisine : gâteaux et tartes salées sur la table, le samovar toujours brûlant, la machine à expressos, le cezve, le récipient qui sert à préparer le café oriental. A Arthere, le café, parfumé à la cardamome, est syrien, comme la plupart des artistes du lieu. Naufragés de la guerre, ils cherchent à se reconstruire dans l’exil. Ils sont une goutte d’eau parmi les 540 000 réfugiés syriens qui ont été accueillis à Istanbul depuis le début du conflit en 2011.
La « ville monde », peuplée de quinze millions d’habitants, en est saturée selon le ministère de l’intérieur qui a cessé de leur délivrer des permis de séjour. Les installations se feront dorénavant dans d’autres régions. Les déplacements à l’intérieur du pays ont été limités.
« Les remettre dans le circuit »
Soucieux de donner un coup de pouce à ses compatriotes artistes, Omar, un photographe syrien réfugié en Turquie, a fondé Arthere (Arthereistanbul.com) en 2014. « Ça valait le coup », quand bien même toutes ses économies y sont passées. Aujourd’hui, son centre est un lieu de convergence où des peintres, des musiciens, des graphistes peuvent développer leurs talents artistiques, nouer des relations, exposer leurs œuvres, s’ouvrir au monde.
« En tant que réfugiés, ils ont le plus souvent perdu leurs réseaux, leurs soutiens. Occupés à des boulots alimentaires, ils ont rarement le cœur à peindre, à sculpter, à jouer de la musique en rentrant chez eux le soir après une journée à l’usine ou à la plonge. Mon rôle à moi, c’est de tout faire pour les remettre dans le circuit », assure Omar dans un français parfait.
Une œuvre d’Ammar Assili. ARTHERE 2014
Bourses, aides, expositions, résidences d’artistes, formations sont à leur portée. Arthere travaille main dans la main à Istanbul avec l’université Bilgi, les lycées francophones Saint-Joseph et Sainte-Pulcherie, l’Institut français, l’Institut Goethe, le British Council ; à Marseille avec La Friche ; à l’international avec le Fonds Roberto Cimetta et bien d’autres encore.
Grâce au soutien d’Arthere, Asmar Tiba, 21 ans, un peintre durablement fragilisé par les violences qu’il a subies en Syrie, a décroché une formation de tatoueur. « Il en vit, il continue à  peindre », se félicite Omar. Ammar Asalli, un autre peintre, a pris son envol après quelques expositions où ses tableaux se sont vendus comme des petits pains. Il est actuellement en Allemagne pour développer un projet.
« Assad est toujours là et le pays est détruit »
Non content d’aider les artistes à se reconstruire, Omar remet sur pieds les chats mal en point du quartier. Dans l’atelier du premier étage, une petite boule de fourrure brune achève sa convalescence après avoir été heurtée par une voiture. A Kadiköy, comme partout ailleurs à Istanbul, les matous ont le gîte et le couvert. « Depuis 2014, nous avons vu passer cinq ou six générations de chats », assure le maître des lieux.
Arthere aussi fait des petits. En mai, un centre culturel similaire sera inauguré à Dohuk, au Kurdistan d’Irak, dans un camp de réfugiés yézidis, une communauté kurdophone aux croyances religieuses antérieures à l’islam, martyrisée pour cette raison par les djihadistes de l’organisation Etat islamique en Irak et en Syrie.
Une œuvre de Toufic Amidi. ARTHERE 2014
Omar n’imaginait pas se lancer dans une aventure artistique de cette envergure lorsqu’il a quitté Damas en 2012, avec Laurence, sa femme française, et leur fils Nuh. Pour ne pas avoir à choisir « entre se taire ou prendre les armes », il est parti. « Les gens réclamaient la liberté, le régime a répondu en leur tirant dessus. Assad disait alors qu’il fallait choisir, c’était lui ou la destruction de la Syrie. Après plus de sept années de guerre, on a les deux : Assad est toujours là et le pays est détruit », dit-il avec amertume.
« Aujourd’hui, rentrer ne veut plus rien dire »
A son arrivée à Istanbul, il en était sûr, l’exil durerait quelques mois tout au plus. « Avec le temps, j’ai fini par accepter, dit-il. Aujourd’hui, rentrer ne veut plus rien dire et, à la fois, cette idée est toujours présente. C’est déchirant. »
Il est reconnaissant à la Turquie d’avoir accueilli plus de trois millions de Syriens, « un véritable fardeau pour le pays », reconnaît-il, conscient des limites de l’hospitalité. « Ici, l’invité est vraiment sacré mais s’il s’incruste, c’est comme partout, des problèmes peuvent surgir. »
Dans le quartier de Rasimpasa à Kadiköy, les habitants ont fait bon accueil aux artistes d’Arthere, tolérant leurs soirées musicales, leurs éclats de rires, l’envahissement du trottoir. « Avec les voisins, on parle chats », résume Omar.
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