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Le Figaro, le 11/05/2020
Par Delphine Minoui
REPORTAGE – En plein Ramadan, où les rassemblements sont en suspens et les familles isolées, la petite mosquée Dedeman cherche, à sa façon, à recréer du lien.
L’iman Abdulsamet Çakir, recueille les dons alimentaires dans la mosquée Dedeman du quartier Sariyer, à Istanbul. BULENT KILIC/AFP
Istanbul
Un attroupement inhabituel se dessine aux abords de la mosquée Dedeman d’Istanbul. En ces temps de pandémie où les lieux de culte sont à l’arrêt, des dizaines d’hommes, de femmes, tous masqués, piétinent à deux mètres de distance les uns des autres devant le grand escalier qui mène à l’édifice religieux. «Avant d’entrer, assurez-vous que votre nom figure bien sur la liste», annonce en haut des marches un jeune homme en veston bleu ciel, bandeau protecteur calé sur le nez, en pointant du menton un grand panneau.
Lui, c’est Abdulsamet Çakir, un imam de 33 ans qui y dirige habituellement la prière. Il y a un mois, il a eu l’idée insolite de transformer cette mosquée du quartier Sariyer en supérette gratuite pour venir en aide aux foyers les plus modestes touchés par la paralysie économique causée par le coronavirus. «Ma façon d’être utile à la communauté», dit-il, en invitant une mère et sa fille à passer le porche.
Chaque personne peut choisir dix produits. Elle doit préalablement s’inscrire sur une liste, puis attendre un message sur son portable pour venir se servir.Sur les étagères du vestibule, où les fidèles déposent d’ordinaire leurs chaussures avant d’aller prier, des boîtes de conserve, bouteilles d’huile, sachets de riz et de pâtes sont soigneusement empilés comme dans une épicerie. «Chaque personne peut choisir dix produits. Elle doit préalablement s’inscrire sur une liste, puis attendre un message sur son portable pour venir se servir. Evidemment, si les gens sont vraiment dans le besoin, on ne va pas les rationner», explique l’imam.
Cabas à l’épaule, Deria, une jeune femme en foulard à fleurs beiges, prend place dans la queue. «Mon mari est serveur dans un café. Je travaille comme femme de ménage. Il y a un mois et demi, on s’est tous les deux retrouvés au chômage quand le gouvernement turc a annoncé la fermeture des restaurants. Quelques jours plus tard, je découvrais que j’étais enceinte. Ce qui aurait dû être une heureuse nouvelle n’a fait que nous plonger dans un plus grand désarroi», murmure-t-elle, la main plaquée sur l’estomac.
Deria est venue en bus de Büyükdere, un district mitoyen, pour s’approvisionner en huile, lait, pâtes et sauce tomate, après avoir entendu parler de la mosquée-supermarché par sa belle-sœur. Dans cette ville-toile d’araignée de 16 millions d’habitants, épicentre de la pandémie qui a fait plus de 3500 morts à travers le pays, et où les transports publics fonctionnent au ralenti, le bouche-à-oreille a contribué à faire connaître l’initiative. «Tout a commencé par une simple annonce que j’ai publiée sur ma page Facebook. Très vite, les gens ont commencé à se passer le mot», confie Abdulsamet Çakir, surpris par son succès.
Recréer du lien
L’idée lui est venue un matin, au réveil. «C’était au début du mois d’avril. Je me suis dit: “on est tous bloqués chez soi, il faut bien trouver un moyen de s’entraider”. À dire vrai, je n’ai rien inventé: il existe une vieille tradition ottomane, appelée la “sadaka tasi”, qui consiste à venir déposer des vivres sur une pierre où les gens qui sont en difficulté viennent se servir», dit-il. Comme à l’époque, l’approvisionnement fonctionne sur donations: «Des gens remplissent le coffre de leur voiture pour venir apporter à manger. D’autres se contentent d’un simple sac de riz. Chacun contribue en fonction de ses moyens. L’autre jour, une dame nous a envoyé des olives d’Izmir. Une autre, d’origine turque, nous a contactés de France pour nous envoyer un chèque. Comme nous n’acceptons pas les dons en espèces, elle a passé commande sur le site d’un supermarché qui nous a ensuite livrés.» La grande salle de prière, temporairement fermée aux fidèles, fait office d’entrepôt, avec ses rangées de colis et de sacs en plastique.
La religion n’a pas le monopole de la charité: de ville en ville, de quartier en quartier, des projets citoyens s’organisent pour soutenir les plus démunis, les sans-abri, les réfugiés. Au pied des immeubles ou à la sortie de certaines épiceries, des cartons sont déposés en offrande pour les personnes dans le besoin. Mais en cette période festive de Ramadan, où les rassemblements sont exceptionnellement en suspens, et où les familles se trouvent isolées, la petite mosquée Dedeman cherche, à sa façon, à recréer du lien. «On est parvenu à aider plus d’un millier de familles en moins d’un mois», dit fièrement l’imam.
De Rize, sur les bords de la mer Noire, à Konya, au cœur des steppes d’Anatolie, d’autres mosquées ont, depuis, copié son initiative. D’abord sceptique, son épouse a elle aussi succombé au virus de la solidarité. «Au début, elle m’en voulait de ne pas profiter pas de mon temps libre pour être plus présent à la maison. Aujourd’hui, elle passe ses journées au téléphone pour m’aider à identifier les personnes qui sont dans le besoin», sourit-il.
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