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Le Monde, le 03/01/2017
Par Louis Imbert (Istanbul, envoyé spécial)
Après l’attentat du club privé Reina, revendiqué par l’organisation Etat islamique, des journaux pro-Erdogan s’en prennent aux Occidentaux.
Un vent glacé souffle sur le Bosphore, la police est nerveuse. Des amoureux – pas beaucoup – arpentent les quais de la rive occidentale. Des soldats à mitraillette, encagoulés contre la bise, gardent les entrées des rues touristiques d’Ortaköy, un quartier chic d’Istanbul. Loin au-dessus de la rive, en ville, la vie paraît reprendre presque comme à l’habitude.
L’attaque du club privé Reina, qui a fait 39 morts et 65 blessés durant la nuit du réveillon, est le dernier d’une demi-douzaine d’attentats attribués depuis dix-huit mois à l’organisation Etat islamique (EI) en Turquie. On ne s’habitue pas à une telle spirale de violence, mais des automatismes naissent, un engourdissement finit par prendre.
Lundi 2 janvier, la presse turque faisait le pied de grue devant les hôpitaux du centre et la principale morgue de la ville. Passent des proches des victimes, qui identifient les corps avant de les emporter. Les familles turques sont venues la veille. Lundi, ce sont les parents de touristes étrangers, qui avaient voulu fêter le Nouvel An dans cette ville-monde : la femme d’un banquier libanais, lunettes noires et téléphone vissé à l’oreille ; un représentant de l’ambassade d’Inde ; le père d’un Belgo-Turc de 23 ans, passé pour les vacances ; le frère et l’oncle d’un Saoudien venu avec un groupe d’amis ; le cousin d’un pharmacien kurde d’Erbil, arrivé d’Irak pour affaires – ses amis turcs l’avaient convaincu de rester pour les fêtes.
Sur les 39 morts du Reina, 27 venaient de l’étranger, notamment du Proche-Orient et du Maghreb. Parmi eux, les autorités ont recensé sept Saoudiens, trois Libanais, trois Irakiens, un Tunisien et une Franco-tunisienne, deux Marocains, deux Jordaniens, un Koweïtien, une Israélienne et un Syrien.
L’EI a revendiqué l’attaque lundi, à la mi-journée. L’organisation djihadiste la présente comme une attaque ordonnée par la « centrale », comme celles du 13 novembre 2015 à Paris, plutôt qu’« inspirée » par elle, comme celle de Nice, le 14 juillet 2016. Selon son canal de propagande, Aamaq, elle a été menée par un « soldat héroïque du califat », contre « le plus célèbre night-club » – c’est faire beaucoup d’honneur au Reina – « où des chrétiens célébraient leur fête païenne ».
C’est une nouveauté : hormis l’assassinat d’un journaliste syrien, en mars 2016, et une attaque contre la police à Diyarbakir, au Kurdistan turc, en novembre, l’EI ne revendiquait pas, jusqu’ici, ses attentats en Turquie. L’armée turque combat l’organisation djihadiste depuis la fin août dans le nord de la Syrie. L’EI est en recul, il doit marquer des points.
L’assaillant a mis en œuvre une attaque relativement simple de conception. Il a vidé, pendant moins de dix minutes, six chargeurs de kalachnikov, comme des vidéos de mauvaise qualité en attestent. Il n’a pas fait détoner de ceinture explosive : on ignore s’il en portait une. L’homme est toujours en cavale. Se terre-t-il encore à Istanbul ?
Les autorités disent disposer de ses empreintes. La presse progouvernementale diffusait mardi un selfie présenté comme filmé par lui avant l’attaque, place Taksim, à Istanbul. Les quotidiens Hürriyet et Karar évoquent la possibilité qu’il soit originaire d’Asie centrale, du Kirghizistan ou d’Ouzbékistan.
Selon Hürriyet, il pourrait être lié à la cellule qui avait orchestré l’attaque du principal aéroport de la ville, le 28 juin 2016 (45 morts). La police a arrêté huit suspects à Istanbul, et a conduit un raid infructueux dans la nuit dans le quartier de Zeytinburnu.
A la mosquée centrale du quartier populaire de Gaziosmanpasa, une cérémonie rend hommage, à 13 heures, à Büsra Köse, 19 ans. La jeune fille habitait le quartier avec sa mère, sans emploi, divorcée de longue date. Büsra Köse est jolie : ses selfies tournent de téléphone en téléphone depuis dimanche. Elle avait voulu sortir en ce Nouvel An maussade – les cérémonies officielles, sous la pluie et dans le froid, avaient quelque chose de triste, vues des écrans de télévision. Büsra Köse avait rejoint des amis turcs et kurdes – un petit groupe qui travaille en Irak – au Reina, sous le premier pont du Bosphore. « Elle voulait simplement s’amuser », dit son beau-frère, Umud Demir.
« Honte aux pays qui soutiennent le terrorisme. On les voit à la télévision : les Etats-Unis, la France, l’Angleterre… », dit un autre beau-frère, qui préfère ne pas donner son nom. Umud Demir est plus calme, plus mesuré, mais il pense la même chose. Lundi matin, le quotidien progouvernemental Sabah évoquait en « une » un attentat « orchestré » – il faut entendre par les Etats-Unis et l’Occident, selon la réthorique du complot distillée par le président Recep Tayyip Erdogan.
Des journalistes proches du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), ont accusé la CIA américaine d’avoir voulu, par cet attentat, répondre à l’instauration d’un cessez-le-feu en Syrie, le 30 décembre. Cette trêve était le fruit d’un accord conclu la veille entre Ankara, l’un des principaux parrains de la rebellion, et Moscou, soutien du régime syrien, qui avait laissé Washington hors jeu. Un changement d’alliance diplomatique et un affront majeur pour les Etats-Unis. Dans les jours précédents, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait accusé les Etats-Unis de soutenir les « terroristes » de l’EI et des combattants kurdes syriens du PYD liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), rébellion en guerre contre Ankara.
Dans l’assemblée en deuil, à la mosquée de Gaziosmanpasa, on confond allègrement les trois guerres qui agitent la Turquie : contre l’EI, contre la rébellion kurde du PKK et contre la confrérie religieuse du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir orchestré le coup d’Etat raté le 15 juillet, qui a plongé le pays dans une série de purges colossales. Tout cela, c’est la même chose, ou presque. « C’est le chaos en Turquie, “ils” veulent en tirer avantage », dit Taner Gelebi, le frère d’une jeune amie de Büsra Köse, qui a pu s’extirper saine et sauve du Reina, dimanche. Ses parents étaient venus la chercher au commissariat. Lundi, elle tremblait encore devant la mosquée.
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