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Le Monde, le 25/06/2019
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Accusés d’avoir tenté de « renverser le gouvernement » de Recep Tayyip Erdogan lors d’un vaste mouvement de contestation en 2013, seize intellectuels risquent la perpétuité.
Grande comme un terrain de football, la salle d’audience du procès des seize intellectuels turcs qui s’est ouvert, lundi 24 juin, au tribunal de la prison de haute sécurité de Silivri, à la périphérie d’Istanbul, révèle à quel point cette affaire judiciaire, suivie bien au-delà des limites d’Istanbul, est surdimensionnée, théâtrale, irréelle. La fine fleur de l’intelligentsia turque se retrouve sur le banc des accusés, entre autres le philanthrope Osman Kavala et Yigit Aksakoglu, le représentant de la fondation néerlandaise Bernard van Leer en Turquie, tous deux écroués depuis des mois à la prison de Silivri.
Les autres prévenus comparaissent libres, dont l’architecte Mucella Yapici, l’urbaniste Tayfun Kahraman et la documentariste Cigdem Mater. Réfugiés en Europe, les artistes Mehmet Ali Alabora et Ayse Pinar Alabora, ainsi que le journaliste d’opposition Can Dündar sont jugés en leur absence.
L’audience de lundi a été consacrée aux auditions d’une partie des accusés, ponctuées par les applaudissements, les éclats de rire et les clameurs de la salle remplie par les amis, la famille, des députés turcs de l’opposition, des militants des droits humains, des diplomates étrangers et des observateurs du Parlement européen. Malgré la pesanteur de la situation – la perpétuité a été requise par les procureurs –, le juge a laissé l’assistance applaudir à plusieurs reprises avant de la prier courtoisement de cesser son chahut.
Une détente attribuée par certains à l’élection, la veille, d’Ekrem Imamoglu, le candidat de l’opposition qui a ravi la mairie d’Istanbul aux islamo-conservateurs, leur fief depuis vingt-cinq ans. Sa victoire, son assurance tranquille, sa libre parole ont contribué à estomper la peur qui s’est emparée de la société turque ces dernières années. Il n’est pas certain que ce moment de grâce ait un effet réel sur ce procès.
Auditionné, Osman Kavala, visiblement amaigri après six cents jours de détention, a réfuté toutes les accusations portées contre lui. Non, il n’a jamais cherché à « renverser le gouvernement », comme on le lui reproche. « Je n’ai jamais été, de ma vie, partisan du changement de gouvernements autrement qu’à travers des élections libres », a-t-il rappelé. Yigit Aksakoglu, son co-accusé, a demandé pour sa part à retrouver sa liberté au plus vite, afin d’« aller chercher les enfants à l’école ».
Procès fabriqué de toutes pièces
Les crimes qui leur sont reprochés remontent au printemps 2013. A l’époque, 3,5 millions de Turcs étaient descendus dans la rue pour s’élever contre l’autoritarisme croissant de Recep Tayyip Erdogan, alors premier ministre, aujourd’hui président. Partie d’un projet d’urbanisme controversé consistant à couper des arbres dans le centre d’Istanbul, la contestation, appelée « mouvement de Gezi », s’est rapidement propagée à l’ensemble du pays, jusqu’à devenir la première grande manifestation organisée contre la gestion autoritaire du numéro un turc. Violemment réprimé – neuf morts, des milliers de blessés –, le mouvement prit fin après quelques semaines.
Pour avoir tenté de jouer les intermédiaires entre les autorités et les contestataires, les seize sont désormais assimilés à des putschistes. Le procureur réclame la perpétuité. Son intransigeance s’explique par l’identité des parties civiles, soit l’ensemble du gouvernement turc de l’époque – vingt-sept personnes –, ainsi que son chef, Recep Tayyip Erdogan.
Au tribunal de Silivri se joue l’équivalent des grands procès de Moscou orchestrés par Staline en 1937-1938. Autant le décorum impressionne – salle gigantesque, forte présence policière, justice rendue sous l’effigie d’Atatürk – autant l’acte d’accusation, auquel Le Monde a pu avoir accès, est vide. Accusés, entre autres, d’avoir « fomenté une insurrection organisée » par le biais d’« une manipulation organisée depuis l’étranger », les seize sont les victimes d’un procès fabriqué de toutes pièces.
« En juillet 2012, Osman Kavala et des représentants d’Open Society [l’ONG du milliardaire américain d’origine hongroise George Soros] ont voyagé pendant vingt-cinq jours en Belgique, en Allemagne, aux Etats-Unis puis à nouveau en Allemagne, ce qui établit un lien entre ces voyages et la coordination des événements de Gezi », stipule l’acte d’accusation. Réitérées à longueur de pages, ces élucubrations n’ont fait que confirmer la dérive de l’appareil judiciaire en Turquie, surtout depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016, qui fut prétexte à une vaste purge, entre autres parmi les magistrats.
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