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Le Monde, le 04/10/2017
Par Harry Bellet (Istanbul (Turquie)
La 15e édition de la Biennale d’art, jusqu’au 12 novembre, fait écho notamment au conflit syrien.
« Sans titre », de Candeger Fürtun (1994-1996, céramique). SAHIR UGUR EREN
La 15e édition de la Biennale d’Istanbul se tient jusqu’au 12 novembre dans une demi-douzaine de lieux plutôt concentrés auÂtour des quartiers de Tophane et celui de Beyoglu où se trouve le Musée d’art moderne. Fait peu courant, le commissariat n’en est pas assuré par un conservateur ou un critique, mais par deux Âartistes, le duo dano-norvégien Elmgreen & Dragset. Comme leur travail se caractérise noÂtamment par un humour et une ironie souvent féroces, on s’attendait à une exposition plutôt rigolote : ce n’est pas le cas.
Il est vrai que la situation locale ne s’y prête guère. Une dizaine des cinquante-six artistes sélectionnés sont turcs – les commissaires y tenaient à juste titre, estimant que la vie culturelle d’Istanbul, avec ses associations, ses centres d’artistes, ses réseaux, était assez bouillonnante et malheureusement trop peu connue pour mériter l’attention internationale. Le thème retenu cette année étant « A Good Neighbour » (« Un bon voisin »), l’exposition a son lot d’œuvres à caractère politique.
« Voisin », là -bas, est aujourÂd’hui synonyme de Syrien. Cela se manifeste par exemple dans une terrible vidéo d’Erhan Özgen, Wonderland, montrant un gamin exilé devenu muet, qui raconte ce qu’il a vécu dans son pays par des mouvements du corps, lesquels sont plutôt violents.
LE BRÉSILIEN VICTOR LEGUY
A COLLECTÉ LE PEU D’OBJETS QUE LES RÉFUGIÉS AVAIENT PU AMENER DE CHEZ EUX
Le Brésilien Victor Leguy a pour sa part collecté le peu d’objets que les réfugiés avaient pu amener de chez eux, les a accrochés aux cimaises du Musée d’art moderne et les a peints pour partie en blanc, le même que le mur, les faisant ainsi disparaître. Moins poignant, mais plus subtil peut-être.
Tout comme le choix d’ElmÂgreen & Dragset d’inviter Adel ÂAbdessemed avec une Å“uvre déjà ancienne, Cri, qui date de 2013. Cri ? Pas celui d’Edvard Munch, mais celui, tout aussi muet, de cette petite fille nue fuyant son village bombardé durant la guerre du Vietnam, telle qu’elle fut immortalisée par le photographe américain Nick Ut, qu’Abdessemed a reproduit grandeur nature, dans une sculpture d’ivoire… La terreur pure qu’éprouvent face à la guerre les populations civiles.
Absence des Kurdes
Parmi les voisins figurent aussi les Kurdes. De ceux-là , dans la Turquie actuelle, il n’est pas question, sauf peut-être pour mettre des journalistes qui travaillent sur le sujet en prison… Ils sont absents de la Biennale aussi : leur sort n’a sans doute pas dû inspirer les artistes invités. Toutefois, les commissaires assurent qu’il n’y a eu aucune censure, qu’il « n’y a rien eu qu’on ne puisse faire ».
C’est ainsi qu’on peut lire la fresque de l’artiste marocaine Latifa Echakhch, qui représente une fouÂle de gens, parfois masqués, qui manifestent, comme une évocation des répressions des manifestations contre le gouvernement de la place Taksim en 2015…
Un bon voisin, ce peut être aussi celui que l’on rencontre sur les bancs de l’école, qui peut même devenir un copain, surtout si, comme celui imaginé par le Sud-Africain Kemang Wa Lehulere, il a eu la bonne idée de graver sur son pupitre le dessin anatomique d’un système digestif, très utile lors d’un examen. Ou celui que l’on côtoie dans les bains de vapeur, ainsi que l’imagine Candeger Fürtun : posées sur un banc carrelé de faïence, neuf paires de jambes masculines évoquent cette proximité de bon aloi, où il arrive qu’on discute des affaires courantes, des nouveautés automobiles, des résultats sportifs ou de la vie du quartier. Sauf que Candeger Fürtun est une femme, et que les jambes sont écartées dans cette position d’étalement désagréablement connue pour être adoptée par les machos dans les transports en commun.
Conduite scandaleuse
Il y a aussi une autre forme de voisinage dont l’exposition ne parle pas. Il fallait aller à la foire d’art Contemporary Istanbul, qui se tenait en même temps que le vernissage de la Biennale, la deuxième semaine de septembre, pour l’entendre évoquer de la bouche de galeristes turcs. Plusieurs d’entre eux se sont en effet regroupés pour s’installer dans le quartier de Karaköy, dans les étages d’un immeuble sécurisé. Auparavant, ils tenaient boutique dans celui de Tophane, avec pignon (vitrine en l’occurrence) sur rue. Leur présence troublait tant les voisins que certains d’entre eux n’hésitaient pas à s’inviter aux vernissages avec gaz lacrymogènes et solides gourdins, donnant leur version personnelle du body art en faisant chaque fois plusieurs blessés.
En cause, officiellement, la conduite scandaleuse des amateurs d’art qui buvaient de l’alcool en pleine rue, et parfois en plein ramadan. Ce genre de raid a commencé dès 2010 et s’est répété en 2014, 2015 et 2016, sans que la police ne fasse preuve d’une grande efficacité pour y mettre fin, et contraignant ces galeristes à l’exil. Mais par-delà la dimension religieuse, ce qui inquiétait les autochtones de Tophane au point de les rendre violents, c’était aussi l’embourgeoisement de ce quartier populaire, lié à la présence des marchands d’art contemporain, et qui menait les prix à la hausse. Un bon voisin, c’est aussi un voisin de même niveau socioculturel que le sien, semble-t-il. Il n’est pas certain que la très remarquable Biennale d’Istanbul soit de nature à les faire changer d’avis.
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