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Le Monde, 10/01/2020
Marie Jégo (Istanbul, correspondante) , Laure Stephan (Beyrouth, correspondance) et Intérim (Moscou, correspondant)
Forts de leur alliance en Syrie, les présidents turc et russe veulent un cessez-le-feu en Libye où ils soutiennent des camps rivaux.
Leurs mains apposées sur une grosse vanne rouge symbolisant le lancement du gazoduc Turk Stream, les présidents russe, Vladimir Poutine, et turc, Recep Tayyip Erdogan sont apparus, mercredi 8 janvier à Istanbul, comme les nouveaux artisans d’un axe eurasien post-occidental, censé façonner la géopolitique du XXIe au Proche-Orient et en Méditerranée.
Lors de son discours, Vladimir Poutine a tenu à souligner à quel point la coopération russo-turque allait bien au-delà de l’acheminement du gaz. « Ensemble, la Russie et la Turquie sont à même de résoudre certaines des tâches les plus complexes et les plus ambitieuses au monde, pour le bien commun », a-t-il souligné, évoquant « un exemple unique de coopération dans une région en proie à une escalade des tensions », une allusion à la crise en cours entre les Etats-Unis et l’Iran.
Avant la cérémonie d’inauguration, les deux présidents s’étaient entretenus en aparté sur les sujets qui fâchent – en l’occurrence la Syrie et la Libye. Ils ont notamment appelé toutes les parties à agir « avec retenue et bon sens » privilégiant « la diplomatie », selon les termes du communiqué commun publié après leur entretien.
Les ambitions volent haut. Non contents de vouloir calmer les tensions entre Téhéran et Washington, Moscou et Ankara ont appelé à un cessez-le-feu en Libye, dont la date et l’heure, le 12 janvier à minuit, ont été dévoilées à la presse par les ministres des affaires étrangères, Sergueï Lavrov pour la Russie, Mevlut Cavusoglu pour la Turquie. Emporté par son élan, M. Cavusoglu a fait une bise sur la joue de M. Lavrov, le monsieur « niet » de la diplomatie russe, lequel, connu pour son extrême froideur, s’est laissé faire sans grand enthousiasme.
Ces échanges d’amabilité visent à prouver que la relation russo-turque est au mieux de sa forme malgré les contentieux qui l’affectent. En réalité, la direction turque est mécontente de la réticence de la Russie à expulser du nord-est de la Syrie les Unités de protection du peuple (YPG), les forces kurdes syriennes qu’elle considère comme « terroristes ».
Vaste exode vers la frontière turque
Partenaires au sein du processus d’Astana, Ankara et Moscou ne sont pas non plus sur la même ligne à propos de l’offensive menée par Bachar Al-Assad et son allié russe sur Idlib, le dernier grand bastion de la rébellion dans le nord-ouest de la Syrie. Les écoles, les hôpitaux, les marchés sont ciblés en priorité par l’aviation russe selon une méthode éprouvée jadis par Poutine en Tchétchénie.
La campagne menée par Bachar Al-Assad et son allié russe pour reprendre la province rebelle, contrôlée par des djihadistes proches d’Al-Qaida et soutenus par la Turquie, a par ailleurs déclenché un vaste exode vers la frontière turque, faisant craindre un nouvel afflux de réfugiés dans le pays qui héberge le plus grand nombre de réfugiés syriens au monde, soit près de 4 millions de personnes.
La situation militaire à Idlib était au cœur des entretiens qu’ont eu Bachar Al-Assad et Vladimir Poutine lors de sa visite surprise à Damas, la veille. Réunis dans un centre de commandement de l’armée russe, les deux présidents se sont posés en chefs militaires, écoutant un briefing face à une carte. C’est la première fois que le chef du Kremlin se rendait dans la capitale syrienne depuis le début du conflit. Il s’était contenté, jusqu’alors, de visiter la base de Hmeimim, en 2017, deux ans après le début de l’engagement militaire russe en Syrie qui a renversé la donne en faveur du régime.
Les loyalistes syriens agacés
La halte damascène a coïncidé avec le regain de tensions au Proche-Orient, suite à l’assassinat du puissant général iranien Ghassem Soleimani par les Américains. Dans ce contexte fragile, quel lieu plus symbolique que la Syrie, ce pays depuis lequel Moscou a rebâti son influence internationale, par la force militaire et les blocages diplomatiques, pour que Vladimir Poutine vienne rappeler, en ce moment, son rôle incontournable dans la région ?
Depuis l’assassinat de Ghassem Soleimani, Moscou a multiplié les contacts et appelé à la retenue. Le quotidien populaire Komsomolskaya pravda a toutefois estimé que « le missile lancé dans le cortège du général en Irak était aussi adressé à Moscou. » Mais cela ne poussera pas pour autant le Kremlin à entrer dans le jeu iranien : ses intérêts ne convergent qu’en partie avec ceux de Téhéran.
La tutelle russe, qui se double d’un appétit économique croissant, agace les loyalistes syriens. Moscou est aussi détesté par une grande partie des opposants à Bachar Al-Assad, à cause, entre autres, du pilonnage sans merci par ses avions des zones antirégime.
Mais, les Russes sont chez eux en Syrie. Si Vladimir Poutine n’a pas pris la peine de se rendre au palais présidentiel, Bachar Al-Assad reste un partenaire que le Kremlin n’a pas lâché, et la visite confirme ce soutien. Tous deux se sont rendus à l’emblématique grande mosquée des Omeyyades, puis à la cathédrale grecque orthodoxe mariamite, dans la vieille ville de Damas.
Selon le verbatim officiel, Vladimir Poutine s’est félicité des « signes d’une vie paisible restaurée dans les rues de Damas » et du « chemin immense […] parcouru vers la restauration de l’Etat syrien et de son intégrité territoriale. » Il ne s’agit pas que de la promotion d’un discours de victoire. Entre les lignes, Moscou a souligné, à tous, sa détermination à ne pas perdre ses acquis. La Syrie est déjà un terrain de confrontation entre Américains et Iraniens, mais pas question que cela s’envenime.
« Les Russes ne veulent certainement pas que les Iraniens se lancent maintenant dans une avancée dans le Sud syrien, près d’Israël, un scénario qu’ils ont freiné par le passé, et qui risquerait de mener vers l’escalade », prévient un bon connaisseur du dossier syrien. La Russie compte maintenir son rôle d’arbitre entre l’Iran et Israël.
Précieux allié turc
Après la disparition de Ghassem Soleimani, s’ouvre pour Moscou la question des relations avec son successeur. L’ex-homme fort iranien avait plaidé en 2015 pour l’intervention de Moscou, et était un interlocuteur privilégié des Russes. « Les Russes n’ont aucune raison de lâcher les Iraniens, d’autant que les Européens, dont ils ont besoin, les boudent toujours », poursuit cette source.
L’Iran et ses alliés ont juré la fin de la présence des Etats-Unis dans la région – en Irak en premier lieu. Si Moscou s’inquiète d’une escalade des tensions, elle pourrait tirer son épingle du jeu d’une fragilisation des Américains en Irak : cela influerait sur la présence de quelques centaines de soldats à la base de Tanf, dans l’Est syrien. Ce déploiement suscite l’ire de Moscou, et lui rappelle ses limites.
Avant tout, il ne faudrait pas que la nouvelle escalade entre l’Iran et les Etats-Unis ne vienne perturber l’équilibre géopolitique fragile que la Russie est parvenue à maintenir en Syrie. A cet égard, l’allié turc s’avère précieux.
Les contentieux entre Moscou et Ankara ont beau être susceptibles de créer des tensions, il n’en faut rien laisser paraître. Ils ont failli éclater au grand jour sur le terrain de la guerre par procuration en Libye, où les deux alliés sont à l’opposé l’un de l’autre. La Turquie soutient le gouvernement d’accord nationale (GNA) de Faïez Al-Sarraj, reconnu par l’ONU tandis que la Russie soutient l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, basée à l’est du pays.
Lundi 7 janvier, le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a annoncé l’envoi en Libye d’experts militaires turcs et d’équipes techniques pour soutenir le gouvernement de Tripoli, menacé d’encerclement par les forces du maréchal Haftar. Les Turcs ont envoyé récemment du matériel militaire ainsi que des supplétifs syriens en soutien à Tripoli. Moscou épaule le camp adverse avec l’envoi de quelques milliers de mercenaires russes membres de milices privées (Wagner, Moran, Shchit), un fait dénoncé par le GNA.
Lors de la cérémonie d’inauguration du gazoduc à Istanbul, Poutine et Erdogan n’ont fait aucun commentaire sur leurs contentieux. Quelle sorte d’arrangement ont-ils pu trouver lors de leurs entretiens à huis clos ? Il semble que la Russie, portée par sa quête perpétuelle d’un accès aux mers chaudes, soit d’accord pour partager avec son allié turc le contrôle de la Libye. Moscou et Ankara espèrent ainsi prendre leur revanche sur les puissances occidentales, en cherchant à s’imposer comme les acteurs majeurs d’un nouveau Yalta, tant au Proche-Orient qu’en Méditerranée.
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