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Le Monde, 12/09/2015
Mathieu Godard
Depuis la mort d’Aylan Kurdi, les candidats à l’exil restent nombreux, même si le rythme des départs a ralenti
Ce soir, Ahmed est sur le qui-vive : le départ pourrait bien être annoncé dans les prochaines heures. Arrivé à Bodrum il y a quinze jours pour tenter sa chance vers la Grèce, il a fui la ville de Deraa, dans le sud de la Syrie, là où les premières manifestations contre le régime de Bachar Al-Assad avaient éclaté en 2011. Cet horticulteur de 35 ans a tout laissé derrière lui pour partir avec sa femme, leurs deux enfants d’un an et demi et 3 ans, deux frères ainsi qu’un ami, pour se rendre  » en Allemagne, ou n’importe où ailleurs « .
 » Nous avons versé 8 400 dollars – 7 400 euros – pour le passage de sept personnes, et maintenant nous attendons « , explique Ahmed. Contre le dépôt de cette somme, les trafiquants laissent notamment un téléphone portable, sur lequel la famille attend désormais l’appel qui confirmera le départ. Ahmed et sa famille sont installés pour la nuit sur des cartons posés sous le toboggan du petit parc municipal où ils se sont regroupés. A quelques mètres, trois Afghans se reposent, appuyés sur leurs gros sacs à dos.
Contrôles renforcés
C’est une belle soirée de fin d’été à Bodrum, station balnéaire prisée de la côte égéenne, à 500 kilomètres au sud d’Istanbul. Depuis le début de l’été, pourtant, les touristes en goguette peuvent observer depuis leurs terrasses animées la valse de réfugiés syriens, irakiens, afghans mais aussi érythréens et somaliens qui déambulent dans les ruelles de la vieille ville, parfois lourdement chargés, et attendent le feu vert de leur  » organisateur « , celui qui va coordonner le passage risqué du détroit séparant Bodrum de l’île grecque de Kos, à 5 km au large de cette péninsule turque.
La mort du petit Aylan, dont le corps a été retrouvé sur une plage au matin du mercredi 2 septembre, n’a pas découragé les candidats à l’exil depuis la région de Bodrum. En fonction de leurs moyens, les réfugiés s’installent dans de petits hôtels, des pensions ou à la belle étoile dans les parcs de la ville.
A l’extérieur d’un café adjacent, une petite dizaine de réfugiés rechargent leurs téléphones portables et utilisent la connexion Internet, des services proposés par le patron des lieux pour quelques livres turques. Tout autour, les épiceries se sont mises à vendre des gilets de sauvetage, accrochés sur la devanture des commerces pour attirer les acheteurs potentiels, et des cartons de bouteilles d’eau en prévision de la traversée. Le troquet, tenu par un Syrien, est un point de rencontre : si les passeurs organisent une traversée ce soir, un ballet de taxis convergera vers la ruelle, afin de récupérer les réfugiés pour les conduire à une vingtaine de kilomètres, vers les plages de Karabag et d’Akyarlar, d’où ils pourront embarquer sur des bateaux pneumatiques ou, bien plus souvent, sur de petites embarcations de fortune utilisées normalement pour barboter à quelques mètres de la rive. C’est sur l’une de ces embarcations que la famille d’Aylan Kurdi avait pris le large, voilà dix jours.
Depuis la mort du petit Aylan, le rythme des départs vers Kos a diminué, mais le nombre de réfugiés, toujours aussi nombreux, laisse penser que le flux pourrait rapidement reprendre. Dans le quartier de Gümbet, les pensions ont vu défiler tout l’été un nombre important de migrants, assez fortunés pour pouvoir louer un appartement avant le départ en mer.  » Ils effectuent leur réservation sur Internet, comme les touristes « , explique Yusuf, du Seray Class Apartments, une pension qui loue des appartements deux-pièces pouvant héberger six personnes pour une centaine d’euros la nuit.
Les autorités turques tentent de faire bonne figure depuis une semaine, en renforçant notamment les contrôles près des plages d’où partent les réfugiés. En fin de semaine dernière, au moins 150 personnes ont été arrêtées et conduites à la gendarmerie ; après un contrôle d’identité de quelques heures, cependant, elles ont été libérées et renvoyées vers Bodrum.
Manifestation
Sur le lieu où le corps d’Aylan Kurdi a été retrouvé, les touristes sont toujours nombreux en journée à venir barboter dans la mer. Seule une petite couronne noire, installée par la municipalité, rappelle la mémoire du jeune réfugié kurde mort au large de cette plage. Dimanche 6 septembre cependant, environ 1 000 riverains ont décidé de venir secouer la torpeur de leurs congénères en organisant, par l’entremise de Facebook, une manifestation sur la plage.  » L’humanité s’est échouée sur les rives de Bodrum ! « , ont-ils scandé entre les touristes en maillot et les ballons de plage.
Après la manifestation, une quarantaine de personnes se sont assises en rond à quelques mètres de la mer, pour une réunion du groupe de solidarité qu’elles viennent de mettre en place.  » Il faut gérer la distribution d’aide alimentaire, leur trouver des lieux d’hébergement avant le départ, nous voudrions aussi acheter un vrai bateau, pour permettre à ces réfugiés de traverser le détroit en toute sécurité « , explique Ozan, habitué des manifestations antigouvernementales.
Dans cette région très libérale et plutôt hostile au gouvernement islamo-conservateur en place à Ankara, c’est le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui est souvent montré du doigt comme le principal responsable de cette crise des réfugiés. Début septembre, le président turc a blâmé l’Europe, coupable à ses yeux de faire de la Méditerranée  » un cimetière de réfugiés « .  » Notre gouvernement en profite et préfère laisser pourrir cette situation pour rejeter ensuite la responsabilité sur les pays européens « , estime ainsi Mustafa, un petit commerçant installé près du port de plaisance dans le centre de Bodrum, après avoir chassé deux mendiants qui s’apprêtaient à dormir sur un coin de verdure devant son échoppe.
Difficile d’imaginer une interruption de ce flux de réfugiés, notamment parmi les Syriens qui peuvent entrer sur le territoire turc sans visa.  » Je n’ai pas peur de traverser « , explique Ahmed avec son plus jeune enfant dans les bras.  » Mourir en Syrie ou mourir ici, au final, quelle différence ?  » Mais ce soir-là , les passeurs n’ont pas cherché à le contacter.
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