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Libération, le 12/09/2021
par Théophile Simon
Reportage
Dans l’est de la Turquie, les réfugiés afghans face au durcissement de la politique migratoire
Des centaines d’Afghans fuyant le régime taliban atteignent chaque jour l’est de la Turquie avec l’Europe en ligne de mire. Ils se heurtent à la militarisation de la frontière avec l’Iran.
Le soleil décline sur la campagne semi-désertique des abords de Van, la bouillonnante cité kurde de l’extrême est de la Turquie. Une trentaine de fines silhouettes quittent l’ombre faiblissante d’un champ d’oliviers, se glissent dans d’étroits canyons jonchés d’immondices et s’installent pour passer la nuit. A quelques centaines de mètres en surplomb, des passeurs à bord de 4×4 montent la garde. Le fond de l’air fraîchit mais allumer un feu, ne serait-ce que pour préparer du thé, est inenvisageable : la police rôde. Pendant que les plus chanceux s’emmitouflent à l’intérieur de couvertures poussiéreuses et malodorantes, les autres grelottent en silence.
Salim, vêtu d’un simple polo sagement boutonné, est de ceux-là . Ce lycéen au visage encore poupon est passé en Turquie la veille, via l’Iran, dix jours après avoir quitté Kaboul. Il a tenté deux fois d’atteindre le tarmac de l’aéroport de la capitale afghane, là où les forces de la coalition ont évacué plusieurs dizaines de milliers de personnes dans un chaos dantesque. «Après ma deuxième tentative, mon père, craignant que je ne sois enrôlé dans les forces armées talibanes, m’a convaincu de fuir le pays et m’a mis dans un bus pour l’Iran.»
Beaucoup d’autres migrants autour de lui, en majorité de jeunes hommes, témoignent de la même urgence : fuir, tant qu’il est encore possible, le joug taliban. Certains ont participé de près ou de loin à l’Etat déchu et craignent désormais pour leur vie. «Ma place en Afghanistan est au cimetière, explique Mohamed, un membre des forces spéciales de l’armée afghane entraîné durant cinq ans par les Américains. Lors de l’ultime assaut des talibans, notre troupe a reçu des lettres de menaces nous enjoignant de déserter et quitter le pays. En ce qui me concerne, cette guerre psychologique a fonctionné.»
Sous d’autres cieux
D’autres, pas dupes des nouveaux atours inclusifs des talibans, anticipent un effondrement définitif du pays. «Ne croyez pas un mot des histoires d’amnistie et d’apaisement des talibans», s’exclament en chœur Mehdi, 16 ans, et Ahmed, 22 ans, qui ont fui la province de Ghazni il y a deux semaines. «Au bout de deux jours de présence dans notre village, ils ont interdit aux hommes de se raser et de porter des jeans.» Najibullah, 36 ans, le corps brisé par sa longue marche depuis le nord de l’Afghanistan, explique de son côté que les «étudiants en théologie» l’ont enjoint à les suivre et à «faire le jihad». Pour cette petite troupe, l’avenir semble désormais ne pouvoir s’écrire que sous d’autres cieux : Istanbul, d’abord, afin de se refaire psychologiquement et financièrement, puis l’Europe, dont ils espèrent que les portes s’ouvriront bientôt.
Quelques centaines de mètres plus loin, un autre groupe attend les passeurs au fond d’une briqueterie. Parmi eux, des femmes et quelques enfants en bas âge. La plupart ont passé les trois derniers jours terrés dans l’une de ces habitations sans fenêtres où les trafiquants entassent les réfugiés le temps d’affréter des minibus pour continuer la route. Les visages sont tendus. Un coup de sifflet fuse soudain dans le soir. Deux hommes aux visages cagoulés surgissent du haut d’un talus et hurlent à la trentaine d’exilés de les rejoindre. En un instant, le groupe s’engouffre à bord de deux vans noirs qui démarrent en trombe. Ils seront lâchés en bord de route à quelques encablures de la ville et devront parcourir, de nuit, la quinzaine de kilomètres les séparant du prochain point de rendez-vous, situé au-delà du checkpoint militaire qui barre la route de l’ouest.
Frontière scellée
Dans cette région du Kurdistan, l’armée turque est omniprésente. Historiquement employées à la guerre contre le parti indépendantiste kurde, le PKK, ses ressources ont été redéployées, en partie, ces dernières années afin de tenter d’endiguer l’afflux de migrants venus d’Asie centrale. D’après des chiffres de l’ONU antérieurs à la prise de Kaboul par les talibans, 30 000 Afghans quittaient leur pays chaque semaine. Côté turc, des sources sécuritaires citées par les médias au début de l’été affirmaient qu’entre 500 et 1 000 Afghans pénètrent chaque jour dans l’est du territoire. Ce rythme, déjà important, sera-t-il amplifié par la victoire, désormais totale, des nouveaux maîtres de l’Afghanistan ?
Des sources sécuritaires citées par les médias au début de l’été affirmaient qu’entre 500 et 1 000 Afghans pénètrent chaque jour dans l’est de la Turquie.
(Théophile Simon)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan en semble convaincu et veut montrer à une opinion à cran sur la question migratoire qu’il ne laissera pas se répéter l’épisode syrien des années 2010, à l’issue duquel plus de trois millions de civils fuyant la guerre avaient trouvé refuge en Turquie. Un mur de quatre mètres de haut, des centaines de miradors et des milliers de caméras germent ainsi à travers les montagnes séparant la Turquie de l’Iran. A la cadence effrénée de 300 mètres de mur érigés par jour, les autorités turques affirment que les quelque cinq cents kilomètres de frontière devraient être entièrement scellés d’ici à l’an prochain. Une gageure, dans ces contrées accidentées où la contrebande est un art de vivre façonné par les siècles.
Scènes de guerre
«Ce mur n’est qu’une gesticulation politique aussi mortelle que coûteuse, tempête Mahmut Kacan, un avocat spécialisé en droit des étrangers venant en aide aux réfugiés de la région depuis près de vingt ans. Les réfugiés passent quand même, mais sont forcés de prendre des routes plus dangereuses à travers les montagnes.» Les jambes purulentes de profondes blessures visiblement infectées, Dawran, 16 ans, a vécu des scènes de guerre : «En approchant la frontière, nous avons entendu des coups de feu. Des soldats tiraient en l’air pour nous effrayer. Je suis parvenu à franchir les tranchées mais je me suis sérieusement abîmé les jambes sur les barbelés.»
L’épisode souligne le durcissement de la politique migratoire turque : la police irait désormais jusqu’à l’expulsion de migrants vers l’Iran, en violation de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés. Les autorités locales démentent, mais la rumeur est tenace. Prêts à tout pour échapper à la police, les migrants n’hésitent plus à tenter le diable. Les accidents se multiplient. Il y a un an, soixante d’entre eux ont péri à bord de leur embarcation, qui a sombré dans les flots de l’immense lac de Van. En bordure de la ville, une forêt de tombes anonymes pousse depuis quelques années dans un petit cimetière de fortune et vient rappeler les périls de la route vers l’Europe. Plus d’une centaine de migrants, dont plusieurs bébés, y sont enterrés parmi les gravats et les mauvaises herbes. A peine occupé au tiers, ce terrain vague faisant face aux montagnes semble avoir un avenir assuré.
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